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Clik here to view.En 2007, à l’aube de la cinquantaine, rien ne laisse présager que François Lefebvre deviendra un marathonien. Sédentaire, il ne pratique aucune activité physique et souffre d’embonpoint, de cholestérol, de diabète de type 2 et d’ostéoporose. « Je voyais mon corps comme une lourde hypothèque. Tous les jours, je devais prendre plusieurs médicaments pour traiter toutes ces maladies et je n’avais pas d’énergie, » se souvient-il.
Cette année-là, sa vie bascule lorsqu’il reçoit un diagnostic de tumeur à l’hypophyse, une glande liée au cerveau et qui gère le système endocrinien. « J’ai tout de suite imaginé le pire. On n’est jamais préparé à une telle nouvelle qui nous fait craindre la mort. » Mais une autre épreuve attend M. Lefebvre. Au cours d’un examen d’imagerie médicale du cerveau, des anomalies sont observées et un autre diagnostic tombe : la sclérose en plaques.
« Il y a environ 25 ans, j’ai eu des problèmes avec mes yeux. Ma vision a été trouble pendant environ deux mois, se souvient-il. La possibilité que ce soit la sclérose en plaques avait été évoquée, mais aucun diagnostic n’avait été posé. D’autres épisodes de problèmes de vision ont eu lieu au fil des ans, mais j’ai négligé de consulter, puisqu’ils ne me semblaient jamais assez graves pour le faire. »
Un épisode déterminant change sa vie à la fin de l’année 2007. Sa fille, qui revient de courir un demi-marathon, le met au défi : « l’année prochaine, papa, j’aimerais qu’on coure le demi-marathon ensemble. » Il n’en fallait pas plus pour qu’il chausse ses souliers de course et se mette à l’entraînement.
Des kilomètres plus tard
Aujourd’hui, François Lefebvre se dit encouragé. Son endocrinologue, la Dre Nahla Aris-Jilwan, lui annonce toujours de bonnes nouvelles lorsqu’il vient au CHUM. « Ma tumeur est en train de disparaître. Je n’ai plus à m’en inquiéter, mis à part quelques médicaments à prendre pour m’assurer qu’elle ne revienne pas, se réjouit-il. Quant à la sclérose en plaques, mon neurologue, le Dr Jean-Marc Girard, m’a rassuré. L’évolution de la maladie est très lente et il me recommande maintenant un suivi tous les deux ans.
Je suis vraiment chanceux en ce sens. »
Huit demi-marathons et cinq marathons plus tard, François Lefebvre a rajeuni de 15 ans. L’activité physique fait maintenant partie de son quotidien, et sa maladie l’inspire à se dépenser. « Quand je cours, je me dis qu’il est possible que je ne puisse plus marcher le lendemain. Ça peut sembler effrayant, mais chaque fois, je savoure le moment en me disant que je suis tellement chanceux de pouvoir courir ! »
Quant à ses autres ennuis de santé, ils ont disparu. Il ne prend plus de médicament pour le diabète, sa densité osseuse est redevenue normale, il a perdu 23 kg (50 lb) et il ne lui reste qu’une toute petite pilule à prendre quotidiennement pour traiter son cholestérol. « J’ai connu l’embonpoint. J’ai connu mon corps comme un frein et non comme un actif. J’étais la seule personne à détenir le pouvoir de changer ma vie. La course m’a sauvé la vie et m'a appris que je peux relever non seulement des défis athlétiques, mais également personnels et professionnels. »
Son expérience des explosions au marathon de Boston* n’a pas eu raison de sa motivation. « Je l’ai échappé belle ce jour-là. J’avais franchi le fil d’arrivée cinq minutes avant les explosions et me trouvais à 200 mètres des lieux lorsqu’elles se sont produites. » Cela ne l’a pas empêché de rechausser ses souliers de course. Il a même établi un nouveau record personnel au marathon d’Ottawa, le 26 mai dernier, en parcourant la distance de 42 kilomètres en 3 h 27 min 34 s.
Sa motivation est contagieuse : son épouse, ses enfants et même ses petits-enfants se sont mis à la course. Depuis l’automne dernier, il partage sa passion en accompagnant des groupes de coureurs chaque semaine pour les initier à la course, leur transmettre des techniques et les aider à atteindre leurs objectifs.
Le CHUM lui souhaite la santé, le plus longtemps possible!
* Le marathon de Boston du 15 avril 2013 a été assombri par deux explosions tuant trois personnes et blessant plus d’une centaine d’autres.
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La résilience d'un battant
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