Cet article est extrait du CHUMAGAZINE – Hiver 2019*.
« Les aliments, au même titre que les médicaments, font partie du traitement, du plan de soins », lance avec beaucoup de conviction Alexandra Bohigas, nutritionniste et chef de secteur gestion des menus par intérim. Il est vrai que les bienfaits d’une bonne alimentation sur notre santé sont nombreux et prouvés : meilleur état de santé, prévention de certaines maladies, guérison facilitée, etc.
Or, « 45 % des personnes admises à l’hôpital souffrent de malnutrition. Les patients atteints de malnutrition restent de 2 à 3 jours supplémentaires à l'hôpital que les patients ayant un bon état nutritionnel. »
La malnutrition est un problème très présent chez les personnes âgées, mais pas uniquement. « Des patients en oncologie perdent l’appétit en raison de leur traitement. Certains ont de la difficulté à mastiquer ou à déglutir. D’autres souffrent de pathologies complexes nécessitant des restrictions alimentaires pouvant amener à de la malnutrition ou du moins s’exposent à un grand risque de l’être », explique-t-elle. « Les techniciennes en diététique détectent les patients vulnérables d’un point de vue nutritionnel en collaboration avec les nutritionnistes cliniciennes, lesquelles peuvent assurer une prise en charge en nutrition clinique. »
« Les nutritionnistes cliniciennes travaillent étroitement avec les techniciennes en diététique pour adapter l’alimentation des patients en fonction de leur maladie et pour traiter ceux en situation de malnutrition », ajoute Marie-Hélène Chapados, nutritionniste et coordonnatrice professionnelle de la nutrition clinique.
« Notre mission est de trouver toutes les solutions possibles pour qu’ils s’alimentent convenablement. Nous adaptons les textures, proposons de nouvelles saveurs, ajoutons des suppléments nutritionnels, et usons de notre créativité en collaboration avec le patient et en fonction de la grande disponibilité d’aliments au CHUM », de conclure Alexandra.
Une meilleure alimentation favorise une amélioration de l’état nutritionnel durant l’hospitalisation et contribue à :
- Réduire la durée du séjour d’hospitalisation
- Réduire les risques d’infection et d’autres complications médicales
- Mieux répondre aux différents traitements médicaux et chirurgicaux
- Réduire le risque de réhospitalisation rapide après un congé
- Faciliter l’activité physique durant l’hospitalisation ou éviter une aggravation de l’autonomie (déconditionnement)
- Mieux préserver la masse musculaire
- Maintenir un équilibre des électrolytes et des indices biochimiques
- Prévenir les plaies de pression.
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