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Influence infirmière : cinq modèles inspirants

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Influence infirmière : cinq modèles inspirants
Andre Duboisjeu 13/12/2018 - 11:14

Grâce à des infirmières qui ont fait preuve de leadership, des pratiques ont évolué et des patients ont bénéficié d’une amélioration de leurs soins et services; certains ont évité le pire. Retour sur cinq modèles inspirants présentés dans le cadre du premier événement thématique  INNOVE-ACTION 2018 « Infirmières et société : les grands influenceurs ».

Oser transformer le suivi des personnes atteintes de maladies chroniques

Pour répondre au nombre croissant de patients atteints de maladies chroniques (diabète, hypertension, maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC), maladies cardiaques), le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Est-de-L’ile-de-Montréal a mis en place un système de télésoins.

« La prise en charge classique n’est plus suffisante. Nous devons impliquer davantage le patient dans ses soins. Également, pour améliorer l’accessibilité et garantir la qualité de nos services à la population, l’utilisation de la technologie en santé est une obligation », soulignait Yi Shen, chef de secteur maladies chroniques du CIUSSS de l’Est-de-L’ile-de-Montréal.

« Le système de télésoins  est un outil pour aider nos patients à connaître leur maladie, à gérer leurs symptômes, à reconnaître quand ça va moins bien et à être actifs dans la prise en charge de leur maladie », expliquait Nathalie Ferron, infirmière clinicienne au CIUSSS de l’Est-de-L’ile-de-Montréal. Les participants obtiennent un protocole de soins personnalisé et doivent répondre, à partir d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un téléphone intelligent, à des questions simples, une ou plusieurs fois par jour. Ils ont toujours la possibilité de contacter une infirmière. Désormais, celles-ci voient les patients au bon moment, quand ils en ont besoin. Une réussite comme en témoignent les 98,3 % de patients qui se disent très satisfaits des télésoins à domicile.

« Nous avons été des pionniers. Nous avons appris de nos erreurs et de nos succès et avons fait évoluer notre approche des soins aux patients », ajoutait Nathalie Ferron précisant que l’Ontario et le Saguenay se sont inspirés de leur modèle.

Repousser les limites dans le traitement des plaies par pression négative : influences sur l’industrie et sur la pratique médicale

Des infirmières de l’unité des Grands brulés du CHUM comme Nathalie Rouchet, assistante infirmière-chef, et Delphine Tartu, infirmière clinicienne, ont influencé l’industrie et la pratique médicale en matière de soins de plaies.

Nathalie Rouchet a permis à un patient, promis à une amputation de sa jambe gauche, de repartir sur ses deux pieds. D’autres patients ont, par la suite, bénéficié de cette expertise unique. Elle a utilisé des techniques de soin de plaie - la thérapie par pression négative (TPN) et la  TPN par instillation – parfois de manière combinée, pour des conditions médicales nouvelles et pendant des périodes prolongées.

La thérapie par pression négative (TPN) est une technique de cicatrisation consistant à placer une plaie sous pression négative afin de réactiver la microcirculation responsable de reconstituer les tissus et favoriser la cicatrisation. La TPN par instillation va, en plus, administrer automatiquement des solutions pour nettoyer la plaie et éliminer les impuretés.

« Nous avons permis l’évolution des pratiques vers des interventions moins invasives et une meilleure gestion de la douleur des patients. Cette technique permet également à nos patients d’être pris en charge plus rapidement par les physiothérapeutes améliorant ainsi leur réadaptation. Nous avons même influencé l’industrie pour faire évoluer les produits et les directives », précisait Delphine Tartu.

« Il faut oser faire autrement et innover pour prodiguer des meilleurs soins. Nous avons développé une expertise infirmière et repoussé les limites de la TPN, faisant de l’unité des Grands brûlés du CHUM un centre de référence pour les hôpitaux et l’industrie au Québec, et même à l’extérieur. »

Propulser les meilleures pratiques en thérapie orales contre le cancer

Pour Audrey Chouinard, conseillère en soins spécialisés en oncologie à la Direction des soins infirmiers du CHUM et chercheur Professionnel de santé, au Centre de recherche du CHUM (CRCHUM), « innover, c’est le pouvoir de changer le statu quo ». C'est ce qu'elle a fait en créant, avec une équipe interdisciplinaire, une formation destinée aux patients atteints d'un cancer recevant une thérapie orale à domicile.

Les thérapies orales contre le cancer ont plusieurs avantages : diminution des coûts et du temps de déplacement à l’hôpital, plus grande autonomie pour les patients et amélioration de leur qualité de vie. Néanmoins, pour que le traitement soit pleinement efficace  et sécuritaire, les patients et leurs proches doivent posséder les connaissances et les compétences nécessaires pour être assidus, manipuler de façon sécuritaire leur médication, gérer leurs effets indésirables à domicile et savoir quand aviser leur médecin ou leur infirmière.

La formation, donnée par une infirmière experte, vise ainsi à accompagner les patients et leurs proches dans la prise de ces médicaments grâce à la présentation de vidéos et l'utilisation d'un jeu-questionnaire (avec utilisation de télé-voteurs), permettant de valider les connaissances et compétences acquises en temps réel. Celle-ci a permis d’uniformiser l’enseignement, d’augmenter la rétention des informations et le taux de satisfaction et de diminuer l’anxiété entourant ce traitement. « En moins de trois ans, nous avons constaté une augmentation de 40  % du nombre de suivis réalisés auprès des clientèles sous thérapies orales contre le cancer », a-t-elle fait remarquer.

Ces séances d’apprentissage ont été implantées dans trois autres centres hospitaliers. Le CHU de Sherbrooke, l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé de Laval et l'Hôpital des Îles-de-la-Madeleine sont en voie de la mettre en place et plusieurs autres centres ont démontré leur intérêt.

Affirmer son autonomie professionnelle pour la survie de la Coopérative de solidarité SABSA

La Coopérative SABSA de Québec, créée en 2011, est une clinique de proximité qui offre une solution innovante aux problèmes d’accessibilité au réseau de la santé pour une clientèle majoritairement composée de gens marginalisés souffrant d’hépatite C et de toxicomanie.

Pour Amélie Bédard, coordonnatrice et Isabelle Têtu, infirmière praticienne, « l’augmentation des inégalités sociales, l’accès difficile aux services de santé et sociaux et le manque de repères en matière de santé pour les citoyens représentent les enjeux majeurs. Notre mission est de faire valoir leurs droits et leur offrir des soins adaptés à leurs besoins et non pas l’inverse », rappelaient-elles.

Afin de favoriser leur autonomie professionnelle, assurer un élargissement de la clientèle de quartier et la pérennité de l’organisme, mesdames Bédard et Têtu ont entrepris des démarches auprès de différentes organisations, comme la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, le CIUSSS de la Capitale Nationale, des entreprises privées et des donateurs.

Depuis ses débuts, la Coopérative SABSA a rejoint près de 3000 personnes. La réussite de SABSA contribue à l’avancement de la pratique infirmière et à l’amélioration de l’accessibilité aux soins et à des services.

Pour l’originalité de leur démarche et la très grande influence qu’elles ont exercées pour la reconnaissance des soins infirmiers dans la société, le Prix Innove-Action 2018 a été remis à la Coopérative SABSAS.

Transformer la vie des proches aidants

Devenir proche aidant, ça s’apprend! est un programme d’intervention personnalisé permettant de soutenir les proches aidants pendant leur parcours d’aide. Ceux-ci sont invités à participer, en présentiel ou en ligne, à sept rencontres hebdomadaires, durant lesquelles différents thèmes sont abordés : partager ses préoccupations, comment mieux communiquer pour vivre des moments agréables avec le proche, connaître les ressources du milieu, faire appel et préparer l’avenir.

Les proches aidants ayant participé à ce programme ont confirmé se sentir mieux outillés pour dispenser des soins, plus confiants face à leur rôle et mieux préparés à affronter l’avenir.

Comme le mentionnaient Diane Saulnier, infirmière, et Line Beaudet, conseillère senior en soins spécialisés et en recherche clinique au CHUM et chercheur régulier au CRCHUM, « on ne peut pas initier un changement si on n’accompagne pas les proches aidants. L’implication sociale et politique des infirmières permet de participer au débat public, de développer notre crédibilité, d’influencer les décideurs. Il faut persévérer et, si nécessaire, changer de stratégies ».

Également, trois chercheuses de la relève ont mis sur pied des programmes de recherche novateurs :

  • Véronique Dubé, professeure adjoint, FSI, UdeM : Aidants de jeunes personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée
  • Anne Bourbonnais, professeure agrégée, FSI, UdeM : Aidants de personnes âgées vivant avec la maladie d’Alzheimer en établissement de soins de longue durée
  • Line Beaudet, professeure associée, FSI, UdeM : Aidants de personnes âgées vivant avec la maladie de Parkinson

Différents services sont proposés dans toutes les régions. Pour en savoir plus :  


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